Il est 18h15 et j’arrive au SAAD, le Service d’Aide et d’Accompagnement à Domicile de la Croix-Rouge française. Je rejoins Sylvie qui prépare le véhicule avec lequel nous allons sillonner les rues de Bourg pour aider les plus démunis. Kit d’hygiène, couvertures, nourriture à distribuer, tout est prêt. Nous prenons la route pour récupérer le reste de l’équipe d’un soir. Léa, Laurane et Eddy nous attendent au local du samu social. Prise en compte des consignes de la veille laissée par les bénévoles, du téléphone portable pour recevoir les appels du 115, les thermos sont remplis d’eau chaude pour préparer les soupes que nous distribueront lors de notre tournée.
La nuit est tombée depuis plus d’une heure, le vent souffle en rafale, il commence à pleuvoir, température extérieure de 6 degrés. Encore une nuit difficile pour les sans-abris.
Dans notre véhicule, l’ambiance est chaleureuse et détendue, nous échangeons naturellement et pourtant nous nous connaissons à peine, mais nous sommes là pour la même cause. Jeunes ou anciens bénévoles, hommes et femmes, la mixité est parfaite !
Première escale à la gare de Bourg. Prise de contact avec le chef de gare, puis nous rentrons dans le hall. Nous reconnaissons certaines personnes, tristement habitués des espaces urbains ou l’on peut se mettre à l’abri. Il y a Olivia -prénom d’emprunt-, 31 ans et dans la rue, paumée comme quelques autres. Elle ne semble pas sereine, nous dit s’être fâchée avec son copain qui squatte comme elle. Laurane veut essayer d’entamer la discussion, nous nous écartons pour préserver une certaine confidentialité. Nous reviendrons en fin de tournée.
Puis nous distribuons les première boissons chaudes à deux hommes dont l’un est aussi bien connu de la maraude. « Ce soir Ahmed -nom d’emprunt- est bien plus calme que la veille ! hier il était très excité et violent avec un autre sdf, on a failli appeler la police » dit Eddy; on échange quelques instants avec eux; ça fait du bien de parler un peu. Puis nous reprenons la route, direction le centre ville. Nous laissons le véhicule près de l’église Notre Dame. Nous déambulons à pied dans les ruelles à la recherche de personnes en détresse. Ce soir les rues sont désertes et le temps est toujours aussi maussade.
Nous retournons à la gare en fin de soirée. Olivia n’est plus là.
Pour nous la soirée se termine. Retour au local, nous laissons sur un tableau blanc un bref résumé de la soirée pour l’équipe qui prendra le relai demain soir, comme tous les soirs depuis le 1er décembre, et jusqu’au 31 mars.
Alors si cela vous tente, rejoignez-nous !